Hey Joe puissance 2

Otis Taylor

Depuis Billy Roberts, le premier à l’avoir chantée en 1962, Hey Joe a été reprise par des dizaines d’artistes avec plus ou moins de bonheur. Cette chanson racontant la fuite éperdue d’un pauvre gars qui vient de tuer sa femme, est devenue un hymne rock en 1966 grâce à la version légendaire de Jimi Hendrix. Depuis, d’autres grands noms, venus des horizons les plus divers, s’y sont frottées : Cher, Deep Purple, Wilson Pickett ou Tina Turner l’ont enregistrées tandis que Popa Chubby, les ZZ Top, Slash ou encore Joe Satriani l’ont grattée sur scène. En 1992, Willy DeVille en a donné une variante latino de bonne facture. Même les Français se sont attaqués à ce monument. Johnny Hallyday bien sûr, qui l’a chanté dans la langue de Molière dès 1967, Alain Bashung qui la lui a empruntée vingt ans plus tard ou encore Charlotte Gainsbourg qui, l’an passé, a livré une interprétation toute personnelle pour la bande originale de Nymphomaniac. Une liste qui ne serait pas exhaustive si nous omettions de citer Hey Man, le pastiche des Charlots, parfait exemple de ce que l’on pourrait appeler la culture gauloise.

Bref, le filon de l’affreux Joe Joe a été largement exploité. On pouvait même le croire usé jusqu’à la corde. Jusqu’à ce qu’Otis Taylor nous livre il y a quelques jours son nouvel album explicitement intitulé Hey Joe opus red meat. Ce bluesman né à Chicago (avant de grandir à Denver, Colorado) n’est pas la perdrix de l’année. Il a derrière lui plus d’une dizaine d’albums et un paquet d’années à chanter et gratter sur sa guitare ou son banjo les petites misères de l’American way of life. On peut donc légitimement se demander quelle mouche l’a piquée pour qu’il est soudainement envie de rivaliser avec le Dieu Hendrix ?

Bon disons-le : le gars est légitime. Il a joué le morceau avec le divin gaucher lors d’un jam qui, 46 ans plus tard, le hante encore. Du coup, il n’en est pas à son coup d’essai. Il nous avait déjà servi Hey Joe en version guitare banjo par le passé. Mais là, il fait encore plus fort : il nous revient avec non pas  une nouvelle reprise mais deux ! Et l’une comme l’autre sont… sublimes ! La première – Hey Joe (A) – marie une guitare enflammée à un cornet (un cousin de la trompette) tout en élégance. La seconde a notre préférence : Hey Joe (B) associe un solo de violon à celui d’une guitare avant de reprendre le cours de la mélodie par un pont de… banjo. Magnifique.

Otis Taylor en concert :

Le 26 mars Festival de guitare – Aucamville

Le 29 mars Festival International de la guitare – Montrouge

Le 2 juin Centre culturel – Vendenheim

- le 6 juin Festival Jazz & Blues – Pessac

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