La voix à suivre…

K Michelle

Vous savez ce qu’on dit du sommet… Le plus dur, ce n’est pas d’y arriver, c’est d’y rester ! La formule doit bien faire rigoler (jaune, sans aucun doute !) Kimberly Michelle Pate, mieux — à peine ? — connue sous son pseudo : K Michelle. A trente balais passés, la gazelle de Memphis, Tennessee, rame encore et encore pour grimper tout en haut du cocotier et se faire ainsi une place au soleil aux côtés des divas du R’n’B US : Beyoncé, Rihanna et consœurs. Cinq ans déjà qu’elle s’y emploie. Sorti en 2009, son premier single, le très hip hop Fakin’ It où Missy Elliott lui donnait la réplique, pouvait lui laisser espérer un décollage immédiat vers la gloire. Les singles suivants confirmèrent la bonne impression du début. Mais rien ne vint ! Changement de label, de Jive Records à Atlantic Records (celui de la crème de la Soul, de Ray Charles à Aretha Franklin), et sortie du premier album en 2013 : Rebellious Soul. Porté par V.S.O.P., le premier single, l’opus se vend bien outre-Atlantique, d’autant que la demoiselle s’est offert un bon coup de promo en participant à l’une des téléréalités de VH1, filiale de MTV. Son succès n’en reste pas moins limité aux USA, ce qui, vu la taille du marché yankee, suffit sans doute à faire bouillir la marmite.

Peut-elle prendre du galon et rejoindre à présent les rangs des stars internationales ? Anybody Wanna Buy a Heart?, son second album, y prétend. Il a tout pour plaire. Pour commencer, il y a la pochette… Photo aguicheuse : la chanteuse se livre nue, dans un clair-obscur tout à fait troublant. Mais K Michelle n’a pas qu’un physique : elle a aussi une voix. Et les modulations de la seconde valent bien mieux que les courbes de la première. Elles partagent en tout cas une même générosité ! Une qualité que l’on peut admirer d’un bout à l’autre des douze titres du CD. Tous sonnent avec ce qu’il faut d’électronique pour que ça paraisse dans l’air du temps. Incarnations de la soul moderne, Maybe I should call, l‘un des gros morceaux de l’album, chaloupe à souhait sur sa boîte à rythmes. Idem pour Love ‘em all, typique de la R’n’B d’aujourd’hui. Une guitare bien inspirée qui groove façon Nile Rodgers accompagne la miss tout au long d’un très bon Something about the night. Au chapitre “j’ai un bel organe et je le montre”, citons How do you know, Miss you, goodbye, Drake would love me et Cry, des douceurs que ne renierait pas Alicia Keys. Mais le meilleur d’Anybody Wanna Buy a Heart? est sans doute ailleurs : dans des morceaux aux orchestrations plus natures comme Build a man, jolie ritournelle au piano qui vire swing sur sa seconde moitié, God i get it, pop song parfaitement rythmée par sa basse “boum boum”, et surtout l’excellent Judge me qui ouvre l’album. K Michelle donne du coffre et sort les cuivres pour un titre qui mériterait le générique du prochain James Bond. Et si la Mère Michelle avait trouve là la clé du succès, du vrai, du grand ?

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