Enfer ou paradis ?

Led Zeppelin IV

Ah, Stairway to heaven… Huit minutes de bonheur, tour à tour slow, rock et hard. Un solo de guitare magique de plus d’une minute, classé meilleur solo de tous les temps par le magazine américain Guitar World, la référence du genre. Des paroles étranges que certains tentent encore – en vain ! – d’expliquer. Plus qu’une chanson, un chef d’œuvre ! Pendant des années, il fut même le morceau le plus programmé par les radios américaines alors même que sa longueur aurait dû l’éloigner de leurs platines. Curieusement, il n’est jamais sorti en 45 tours, ses auteurs s’y refusant. Seuls quelques disques ont été pressés pour la promotion de l’album tout entier. Ces collectors valent aujourd’hui une fortune !

Les gars de Led Zeppelin ont produit ce joyau en décembre 1970, alors qu’ils étaient en studio pour l’enregistrement de leur quatrième album (celui dont la pochette est fameuse pour ne comporter ni le nom du groupe, ni le titre de l’opus). Jimmy Page commence par faire écouter sa mélodie à John Paul Jones, bassiste et claviériste du groupe. Celui-ci accroche et les deux musiciens se mettent aussitôt à l’ouvrage. Après toute une nuit de labeur, ils présentent le résultat de leur travail à Robert Plant, la voix des Led Zep. Coup de foudre du chanteur qui s’isole pour écrire les paroles. Elles lui viennent en moins de deux heures, inspirées, dira-t-il, par un ange qui les lui a « glissées à l’oreille dans un moment de transe ».

Un ange ou un démon ? Car la chanson a été taxée de satanisme. En 1982, Paul Crouch, un télévangéliste américain révèle en effet le scandale : les paroles de Stairway to heaven seraient à la gloire du diable dès lors qu’on les écouterait à l’envers. L’homme de Dieu croit en effet entendre : « Oh Here’s for my sweet Satan » (« Ceci est pour mon doux Satan »). Certains vont surenchérir derrière lui et débusquer dans la chanson une véritable ode au Malin : « Here’s to my sweet Satan. The one whose little path would make me sad, whose power is Satan. He’ll give you 666, there was a little toolshed where he made us suffer, sad Satan ». Un procès en sorcellerie qui n’a jamais connu ne serait-ce que le commencement d’une preuve. Il aura eu néanmoins le mérite d’ajouter un côté sulfureux à l’une des légendes du rock.

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