Une affaire de famille

Kitty, Daisy & Lewis

Dans le genre « c‘était mieux avant », nous vous avons présenté récemment Curtis Harding, un nouveau venu hautement inspiré par la soul et le rock que devait écouter sa maman quand elle avait son âge. Et bien figurez-vous que l’actualité musicale de ces dernières semaines nous régale d’un voyage dans le temps encore plus “rétro” ! A la manœuvre, des compatriotes de Herbert George Wells : Kitty, Daisy et Lewis Durham. Leur machine à explorer le temps porte un nom : The Third. Le troisième. Le troisième quoi ? Le troisième album de cette fratrie british qui, malgré son jeune âge — la soixantaine à eux trois ! — est totalement hermétique aux technologies numériques. Ce trio loufoque et attachant a ainsi monté son propre studio à l’ancienne, enregistrant son nouvel opus sur une console seize pistes qui a rendu bien des services avant de passer entre leurs mains.

La nostalgie de nos Grands Bretons n’est pas seulement technologique. Elle est aussi musicale : ces gens-là ont du goût pour les rythmes estampillés “Trente Glorieuses” : le ska, le swing, le boogie, la soul et le rythm’n’blues à Grand-Papa. Résultat : avec le soutien d’Ingrid Weiss, leur batteuse de mère (ex-membre des Raincoats, un girls band punky des années 80), les gamins londoniens nous ont pondu un petit bijou de simplicité, de fraicheur, de joie de vivre. Point d’orgue de cette fantaisie : Baby Bye Bye, un rockabilly espiègle qui vous met de la bonne humeur dans une soirée bobo vins et fromages comme dans la cabine testostéronée d’un routier sympa. Qu’on avale du bleu ou du bitume, on se régale également des cuivres d’un Good looking woman chanté par un Lewis bluesy en diable ou de l’exotisme d’un Turkish delight que n’aurait pas renié les gars de Madness quand ils étaient au sommet de leur forme (C’était quand, ça ? Oh, il y a un paquet d’années !).

Produit par Mick Jones, la voix et la guitare de Should i stay or should i go, le tube éternel des Clash, l’album part dans tous les sens. Il nous promène tour à tour sur les côtes jamaïcaines, dans un bar bouseux du Texas (avec le très country Developper’s disease), dans un film en cinémascope de la 20th Century Fox avec Never get back, une balade très glam sixties, ou encore dans un club de Détroit, là où a grandi le jeune Stevie Wonder auquel les Durham rendent un hommage osé avec un Feeling of Wonder dont la rythmique n’est pas sans rappeler celle de Superstition. Bref, Kitty, Daisy & Lewis nous a concocté là un excellent cocktail à consommer sans modération.

Pour découvrir le clip officiel de Baby bye bye :

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