Yael Naïm : il était une fée…

Par rapport à bien des chanteuses du moment, Yael Naïm a définitivement un truc en plus, quelque chose à part. Qu’est-ce ? Un univers bien à elle, une touche d’originalité qui fait qu’une mélodie, quelle qu’elle soit, sonnera avec elle différemment qu’avec une autre. Il suffit de prendre l’album qui porte son nom, son premier, paru il y a déjà sept ans, pour s’en convaincre. C’est celui de New Soul, la balade joyeuse qui l’a révélée au public après qu’Apple s’en soit emparée pour l’un de ses pubs. C’est aussi celui de Toxic, un tube de Britney Spears que la Franco-Israélienne revisite avec poésie et délicatesse, posant une voix fragile, éthérée sur des sons infantiles comme sortis d’une boîte à musique ou d’une flûte enchantée. Le résultat : quelque chose de délicieusement étrange, une fantaisie fantastique à la Tim Burton. Le chant d’une fée. A (ré)écouter d’urgence.

La fée nous revient aujourd’hui avec une nouvelle galette : Older. Ça pourrait se traduire par « plus âgée ». C’est que les années passent : Yael a aujourd’hui 37 ans. Ce n’est pas lui faire offense que de dire qu’elle a mûri. Les thèmes de ses chansons en témoignent. La maternité par exemple. Avec Make a child, l’artiste lève le voile sur un secret bien gardé : la naissance de Mia, enfant de l’amour, celui qui unit la maman à David Donatien, le papa, compagnon à la ville comme aux chants (10 ans que ces deux là vibrent et travaillent ensemble). Et puis, il y a le deuil : avec Meme Iren Song, un hommage à sa grand-mère, la chanteuse conclut son album sur une note grave et émouvante.

Older, dans son ensemble, est comme ça : entre ombres et lumières. She said a la légèreté naïve des premières années. I walk until et ses sonorités enfantines cultivent le côté « féérique » de la dame. Walk walk et Take me down swinguent à faire tripper les filles de Sosh. Changement d’ambiance avec Coward, une introspection servie par des cœurs quasi religieux. Le pic émotionnel de l’opus, assurément ! De la délicatesse encore avec Ima, une berceuse en hébreu ou Older, une ballade toute simple, de la guitare sèche pour la trame, quelques notes de clavier aériennes, la voix juste, sobre de Yael Naïm. Touchant, prenant. Comme l’ensemble de l’album.

Yael Naïm en concert :

Le 28 mars au Poiré-sur-Vie – Festival Acoustic

Le 10 avril à Rennes – Festival Mythos

Le 11 avril à Ris Orangis – Le Plan de Ris Orangis

Les 27 et 28 avril à Bourges – Le Printemps de Bourges

Le 27 mai à Paris – Cirque d’Hiver Bouglione

Le 28 juin à Audincourt – Festival Rencontres et racines

Le 13 juillet à La Rochelle – Les Francofolies

Le 2 août à Sète – Festival Fiest’a Sète

Le 7 août à Saint-Nazaire – Festival Les Escales de Saint-Nazaire

Le premier clip officiel de l’album Older :