C’est Johnny qui régale

Johnny Hallyday

La presse est unanime : Rester vivant, son 49e album studio, est le meilleur opus de Johnny Hallyday depuis un sacré bout de temps. Certains diront que ce n’est pas difficile. Depuis les années 80 et les Rock’n’roll Attitude et Gang signés respectivement Michel Berger et Jean-Jacques Goldman, les disques du rocker préféré des Français se vendent bien mais vieillissent mal, s’avérant à l’épreuve du temps un peu tendres pour rivaliser avec les grands standards de l’Idole des jeunes et des moins jeunes. Soyons francs : que reste-t-il de ces vingt dernières années et des collaborations avec la fine fleur de la nouvelle chanson française, de Mathieu Chedid à Miossec ? Pas grand-chose, si ce n’est peut-être le flamboyant Allumer le feu de Pascal Obispo, seul titre de cette époque à pouvoir prétendre au best of de notre vieille canaille. Mais bon, même ça, ça commence à dater… D’où les espoirs suscités par les récentes critiques…

Sont-elles justifiées ? Oh que oui ! Rester vivant, c’est du bon Johnny. Pas du meilleur. Que voulez-vous, la barre est tellement haute. C’est d’ailleurs tout le problème de notre Jojo : on voudrait qu’il nous serve à chacune de ses sorties un slow qui tue façon Que je t’aime, un blues qui balance autant que Toute la musique que j’aime, un rock aussi déchirant que Ma gueule. Mais là, on touche au cœur même du mythe hallydèsque. Difficile de rivaliser ! Pour autant, si les 12 nouveaux titres n’enrichissent pas la légende, force est d’avouer qu’ils l’entretiennent plutôt bien. A soixante-dix balais et des poussières, notre animal rassure ses fans : il est toujours au sommet. Sa voix reste ce monument historique qui dit aussi bien la France que la Tour Eiffel et les jardins de Versailles. Elle roule, façon berline allemande intérieur cuir, tout en puissance maîtrisée, sur Seul, un premier single promis au succès, sur Te voir grandir, On s’habitue à tout ou Si j’avais su la vie, des ballades tout en sagesse, tendresse, finesse. Elle rue, façon pick up texan, sur Le café de l’avenir, un bon rock & folk qui entretient plutôt bien le folklore santiags et blouson à franges du bonhomme. Elle vrombit sur le très bluesy Rester vivant, sur A nos promesses, J’tai même pas dit merci ou encore Te manquer, un mélo viril aux accents de western spaghetti. Ces bijoux-ci sont taillés pour la scène, une scène que Johnny retrouvera dès cet été pour une tournée de plusieurs mois, dans tout le pays (voir les dates ici).

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