Extrait de l’album Brothers in arms, sorti en 1985, Money for nothing est assurément le grand succès de Dire Straits. Il fut d’ailleurs N°1 au Billboard Hot 100, la référence des charts américains. Cette chanson fut enregistrée au AIR Studio, à Montserrat. En villégiature sur cette île caribéenne, Sting se laissa tenter après une soirée passée avec ses compatriotes par une apparition façon “guest star”. Il assura les chœurs et ajouta sa touche personnelle à l’introduction du morceau avec sa célèbre phrase « I want my MTV » chantée sur l’air de Don’t Stand So Close To Me, l’un des tubes de The Police. Et voilà comment le hasard fait de vous le co-auteur officiel de l’un des titres les plus célèbres de l’Histoire du rock !
Mark Knopfler raconte que le sujet de Money for nothing lui est venu dans un magasin d’électroménager new-yorkais, face aux murs des télévisions qui, toutes, diffusaient MTV en boucle. Là, à côté de lui, un gars “à chemise à carreaux” dégommait à voix haute les clips de la fameuse chaine musicale et les rockstars qui s’y mettaient en scène. Le bonhomme ne devait pas mâcher ses mots si l’on en croit la retranscription qu’en fait le guitar hero anglais. Par trois fois, dans le même couplet, celui-ci utilise en effet un terme ô combien vulgaire : faggot (soit “tapette” en anglais). « The little faggot with the earring and the makeup / That little faggot’s got his own jet airplane / That little faggot, he’s a millionaire » (Cette tapette avec sa boucle d’oreille et son maquillage/ Cette tapette possède son propre jet/Cette tapette est un millionnaire).
Ces paroles sont censées traduire la colère amère d’un spectateur tout ce qu’il y a de plus ordinaire contre des artistes à la vie trop luxueuse, plus préoccupés par leur image et leurs revenus que par leur musique. Hélas, certains ne les ont pas entendues ainsi ! En 2011, soit vingt-cinq ans après sa première diffusion, le Canadian Broadcast Standards Council (le CSA canadien, en quelque sorte), alerté par un téléspectateur outré, décidait de censurer le clip, le jugeant — à tort — homophobe. Ce qui tend à prouver que l’idiotie est définitivement la chose la mieux partagée en ce bas monde ! Bien mieux en tout cas que l’argent et les filles faciles. « Money for nothin’ and chicks for free«
POUR VOUS RAFRAÎCHIR LA MEMOIRE, LE CLIP OFFICIEL DES DIRE STRAITS :
