Curtis Harding n’est pas un homme de son temps. La preuve : sur la couverture de Soul Power, son premier album, il nous grille sereinement sa blonde. Ce qui tend à prouver que le gaillard nous débarque tout droit d’une époque où la Loi Evin n’existait pas encore ! Au-delà de la provoc, on retiendra de ce cliché noir et blanc le physique de mâle très mâle de la nouvelle star. Le tatoué a de le gueule et sans doute un bon imprésario, deux atouts qui lui ont permis avant même la sortie de son premier opus d’intégrer le Saint-Laurent Music Project. Grâce à quoi, il s’est vu refiler une garde-robe et un portfolio signés Heidi Slimane, le créateur de la célèbre maison de couture parisienne. Un sacré coup de pouce vu que le « bleu » rejoint une dream team forte de quelques pointures rock comme Marilyn Manson ou Courtney Love.
Gare ! Une telle opération de communication n’est pas sans risque : quand on fait son cador dans les pages de Vogue et GQ, vaut mieux livrer un son à la hauteur de l’image. Pari réussi ! La musique de notre soul man assure et rassure sur le talent de cette icône naissante, confirmant au passage sa fibre vintage puisqu’elle est largement influencée par le son afro-américain des années 60-70. Un voyage dans le passé dont cet enfant du gospel – une mère évangéliste lui a appris ce qu’était le chant des son plus jeune âge – est revenu riche de douze titres qui, sans être révolutionnaires, jouent pleinement leur rôle : celui de faire bouger nos corps et battre nos cœurs.
On peut certes regretter que, sur quelques morceaux, des effets de prod superflus parasitent la voix claire et pure de l’Américain, mais dans l’ensemble l’ouvrage est remarquable. Les Jean-Claude Dusse éconduits ou – soyons pour une fois positifs ! – tout prêt de conclure se passeront en boucle les deux belles balades de l’album : Castaway et Beautiful people. Mélo à souhait ! Les propriétaires de cabriolet et les skieurs MP3isés glisseront cheveux au vent et soleil en tête grâce à Next Time, Keep on shinning ou encore Heaven’s on the other side et ses cuivres groovies. Quant aux snowboarders et autres surfers, ils trouveront quelques morceaux plus speeds, plus rocks, propres à accompagner leurs montées d’adrénaline : Surf, Drive my car ou Cruel World. Alors, bècebège notre ami Curtis ? Tout à fait : du vrai Beau Chant, Belle Gueule !
Découvrez le premier single :
